La campagne de GAIA contre
la souffrance des animaux de laboratoire
nouvelles & historique
FAITSEn 2003, des militants anglais pour les droits des animaux ont pu empêcher la réalisation d’un nouveau centre destiné aux expériences sur le cerveau des primates à l’Université de Cambridge. Les promoteurs se sont plaints d’avoir été privés d’une occasion de faire d’importantes recherches sur la maladie d’Alzheimer. Mais le Dr. Jan Lauwereyns, un neurologue et une sommité dans ce domaine, ayant jadis effectué lui-même des expériences sur les animaux, proclame: “La science neurologique peut parfaitement continuer à prospérer sans pour autant utiliser un seul singe.” Le neurologue flamand a cessé ces expériences sur les singes lorsqu’il en a conclu qu’elles n’étaient pas nécessaires. Après quatre années, il s’est rendu compte que des essais précis étaient tout à fait superflus étant donné que l’on s’appuie sur des moyennes. “Et dans ce cas, travailler avec des scanneurs est tout aussi fructueux et il n’est pas nécessaire de faire souffrir des singes”, ajoute le Dr Lauwereyns.
Hélas,
les statistiques nous démontrent que les laboratoires belges procèdent encore à de nombreuses expériences sur les singes et sur d’autres animaux. Rien que dans l’UE le nombre d’expériences sur les animaux se situait aux environs de dix millions (ces chiffres datent d’avant l’élargissement à 25 pays). On peut évaluer le nombre des expériences sur les animaux de part le monde : entre 100 et 200 millions par an.
En 2001, la Commission Européenne a proposé un projet d’essai d’envergure « REACH ».
D’après l’estimation de bureaux indépendants d’investigations, la proposition initiale de directive européenne qui doit garantir la sécurité de plus de 30 000 produits chimiques irait de pair avec des expériences très douloureuses et mortelles sur des dizaines de millions d’animaux, et ceci durant 20 ans. Le nom “REACH” est un acronyme qui signifie en français Enregistrement, Évaluation et Autorisation des produits Chimique. C’est le plus grand projet d’empoisonnement en masse jamais vu. Les animaux de laboratoire seront forcés à inhaler des produits toxiques. Des produits chimiques seront injectés dans leurs veines et dans leur estomac. Des substances chimiques seront étalées sur leur peau rasée ou seront instillées dans leurs yeux.
A la suite du Parlement européen, les ministres de l'Union européenne ont aussi approuvé REACH à la fin de 2006, ce qui clôture les négociations.
Selon la proposition initiale: des expériences très douloureuses et mortelles devaient être effectuées sur 45 millions d'animaux.
Selon le plan REACH actuel : de 8 à 12 millions d'animaux seront utilisés pour des expériences.
GAIA veut mettre fin à des expériences pénibles sur les animaux qui peuvent souffrir et ressentir la peur. La communauté de recherche scientifique et les pouvoirs publics y accordent bien trop peu d’importance. Les expériences ne sont pas toutes menées pour la recherche médicale qui sauve des vies humaines. Prenons l’exemple du nombre impressionnant d’expériences effectuées sur les animaux pour les produits cosmétiques et d’entretien. L’emploi d’animaux de laboratoire se place dans une réalité complexe, où la frontière entre les motifs lucratifs des entreprises d’une part et les intérêts de santé de l’homme d’autre part, reste souvent floue. Il n’est pas souvent clair de savoir déterminer quels intérêts qui sont exactement poursuivis. Mais il est certain que ce ne sont jamais ceux des animaux de laboratoire eux-mêmes.
La thèse selon laquelle les animaux de laboratoire soient d’une importance essentielle pour la santé publique de l’homme est contestable. Il existe une liste interminable de médicaments qui ont causé des effets secondaires dangereux chez l’homme alors que sur les animaux rien n’avait été constaté. Des études historiques ont démontré qu’un grand nombre de percées repose plutôt sur des observations avisées des patients des cliniques que sur l’examen expérimental sur les animaux. Les médecins et chercheurs américains Greek & Greek argumentent même que les expériences sur les animaux ont contribué, et pas dans une moindre mesure, à la souffrance et la mort de personnes. Selon eux, les expériences sur les animaux ont tenu en échec des chances de sauver des vies. (Source : C. Ray Greek, MD, Jean Swingle Greek, DVM, 2000, Sacred Cows and Golden Geese. The Human Cost of Experiments on Animals, 256 p).
Même si l’intérêt scientifique des expériences sur les animaux était convaincant, le problème éthique ne serait pas résolu pour autant. La matrice éthique, développée à l’université de Gand afin d’évaluer les expériences sur les animaux, a permis à la Belgique de faire un pas en avant. Le but est de diminuer le taux fortuit de ces expériences. Mais le problème des expériences sur les animaux est, et continue, d’être caractérisé par le paradoxe éthique: plus l’utilité de l’expérience sur l’animal pour l’homme est élevée (à cause de la possibilité probante d’extrapolation des résultats), plus il est difficile de justifier les risques de cette expérience pour les animaux concernés (à cause de la grande valeur morale de ces animaux).
Selon GAIA, que faut-il faire ?
La règle de base est la règle des 6 R: Réduire, Raffiner, Remplacer, Restreindre, Régler et Renoncer.
Il faut d’urgence investir davantage dans la recherche d’alternatives. Les autorités publiques doivent soutenir et stimuler la recherche innovante qui ne s’appuie pas sur les expériences d’animaux. Des alternatives sont validées officiellement par l’ECVAM (European Centre for the Validation of Alternative Methods). Les alternatives envisageables sont:
- In vitro (cultures de cellules et de tissus)
- In numero (modèles mathématiques)
- In sillico (simulations par ordinateur)
Il faut faire des choix soigneusement étayés en ce qui concerne les animaux que l’on veut épargner prioritairement. GAIA est d’avis qu’aucune expérience ne peut, dans aucun cas ni but, être réalisée sur les primates, les chevaux, les chiens, les chats et sur les mammifères autres que les rongeurs.
Lorsqu’il s’agit de l’utilisation de rongeurs, il faut en premier lieu renoncer à des expériences intensives qui n’ont aucune fin médicale. Les expériences qui impliquent des mutilations ou qui provoquent la mort ne seront uniquement autorisées à terme sur des êtres inconscients et insensibles, y compris embryonnaires.
Les laboratoires sont tenus de s’engager afin de garantir un cadre de vie optimal pour les animaux de laboratoire. Les animaux ne pourront pas être tués sous prétexte qu’ils ne sont plus utilisables pour des expériences. Une exception sera faite pour ceux qui sont devenus incurables ou qui souffrent tellement, des suites des expériences, que leur qualité de vie est devenue insoutenable.
Il y a un besoin de transparence dans la recherche. Le débat de société ne peut en tirer bénéfice que si l’on communique au public quelles sont les expériences qui ont été refusées ou approuvées et les raisons qui expliquent ce choix. Il faut arrêter de camoufler les échecs des expériences d’animaux de laboratoires, de masquer les frais encourus et d’exagérer les bénéfices.
GAIA EN ACTION
- La loi stipule que des chiens et chats qui se sont enfuis ainsi que des animaux errants ne peuvent pas être utilisés à des fins expérimentales. Mais le gouvernement belge fut généreux lorsqu’il a empêché l’utilisation de chiens ou de chats non issus d’élevages spécialisés. Il est arrivé que tous ceux qui avaient demandé un nombre précis d’animaux le reçoivent, voire avec quelques animaux en plus que demandé. GAIA et BUAV (British Union for the Abolition of Vivisection) ont d’ailleurs déposé une plainte contre cette pratique en 1996 auprès de la Commission Européenne, qui a investigué et nous a donné raison.
- Une primeur : GAIA et deux autres associations contre la vivisection ont intenté un procès contre l’utilisation illégale et la maltraitance de chiens de laboratoire à l’hôpital Erasme (ULB). Pour la première fois dans l’histoire de la Belgique, des chercheurs ont dû se justifier devant un tribunal pour infraction des lois de protection des animaux de laboratoire. Certains faits ont été reconnus, d’autres pas.
- En 2001, la star internationale Chrissie Hynde, membre du groupe The Pretenders, est venue spécialement à Bruxelles pour y rejoindre les militants de GAIA, PeTA et BUAV contre REACH.
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- À partir de 2006, et à l’intérieur de l’Union Européenne, les produits cosmétiques ne pourront plus être soumis à des tests sur des animaux. À partir de 2009, toujours à l’intérieur de l’UE, les produits cosmétiques testés sur animaux ne pourront plus être vendus. Dans quelques domaines de tests, un sursis est octroyé jusqu’en 2013. La France a essayé de faire obstacle mais heureusement la Cour s’est rangée du côté de la Coalition Européenne pour la Cessation des expériences sur les animaux et d’Eurogroup for Animal Welfare, représentée en Belgique par GAIA.
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- GAIA s'est jointe à d'autres organisations pour les droits des animaux de l'UE pour convaincre l'UE d'inclure dans le plan REACH un certain nombre de dispositions destinées à promouvoir des alternatives. Ainsi, entre autres, REACH :
- prêtera attention aux alternatives à l'expérimentation animale
- donnera aux experts en matière d'alternatives le temps d'évaluer les propositions de tests faites par les sociétés et de leur proposer une alternative
- mettra sur pied une Commission pour des tests alternatifs au sein de l'Agence chimique européenne.
- publiera une information sur les alternatives et mettra des listes d'alternatives à la disposition des sociétés.
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À VOUS DE JOUER!N’achetez et n’utilisez pas de produits cosmétiques qui ont été testés sur les animaux. Vous étalez le sang des animaux sur votre visage! Découvrez notre
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Faites comprendre à votre entourage que les animaux valent bien plus qu’un petit pot de crème anti-rides.
RAPPORTSUne sélection des nombreux rapports sur les expériences des animaux de laboratoire:
Jeu 5 Avr - 23:03
